L’UTILISATION DES JEUX VIDEOS DANS LES THERAPIES

Publié par 690666 le

L’utilisation des jeux vidéo dans les thérapies

 

« Ne joue pas trop aux jeux vidéo, c’est pas bon pour le cerveau ! » c’est une phrase que la plupart des parents prononce souvent à leurs enfants n’est-pas ? Peut-être même que vous vous reconnaissez et que vous faites partis de ces parents.

Mais contrairement aux idées reçues, et en se basant sur les neurosciences nous pouvons nous pencher sur les effets bénéfiques et thérapeutiques des jeux vidéo. Voyons comment votre enfant ou adolescent peut améliorer ces fonctions cognitives et cérébrales tout en s’amusant !

Une technologie stimulante :

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les jeux de logique, d’échec par exemple ou de dame ne sont pas les plus stimulant, en effet il s’agirait plutôt des jeux d’action qui sont le plus efficace sur la prise de décision, la mémoire ou encore l’attention, plus précisément l’attention visuelle étant donnée la richesse des images dans les jeux vidéo les plus moderne.

Par exemple la réalité virtuelle, qui utilise une technologie récente et avancée, nous transporte dans un environnement totalement différent, réaliste ou non, simplement en portant un casque et est alors capable de stimuler plusieurs sens à la fois. Et par extension, plusieurs zones cérébrales et fonctions cognitives surtout chez les plus jeunes.

Ce qui pourraient être alors mis à profit par les professionnels de santé pour améliorer les conditions des patients atteints de troubles cognitifs divers.

Cette approche alliant jeux vidéo et réadaptation se nomme le physio-gaming et est notamment utilisée pour les troubles moteurs, pour faciliter les mouvements par exemple avec le jeu Wii Sports que la majorité d’entre nous connaissons.

Des jeux aux service des patients :

Il existe des aujourd’hui des jeux pensés et créés pour aider certains patients, le jeu IREX est utilisé pour améliorer les mouvements, la motricité en général en ayant une caméra intégrée qui projette l’image de la personne sur l’écran, il a un retour sur ce qu’il fait et se voit mis en scène dans plusieurs jeux dynamiques différents. Par exemple, les mini jeux peuvent être conduire des petites voitures virtuellement, jongler ou alors éviter que des ballons tombent sur le sol.

De plus des recherches en neurosciences ont testé cette nouvelle méthode de thérapie sur les patients atteint d’ataxies, un trouble de la coordination des mouvements volontaires, les jeux ont pu se montrer efficace et par conséquent améliorer la coordination et le traitement visuel.

Cette efficacité est une bonne nouvelle car nous savons alors que les patients, en étant actifs, ont une impression de maîtrise de la maladie différentes qu’avec les méthodes classiques que nous connaissons déjà.

Quels effets sur les jeunes patients ?

La motivation :

Dans un suivi thérapeutique le professionnel à un savoir et peut aider mais il ne peut rien faire sans l’investissement et la motivation du patient, il est nécessaire d’avoir une coopération pour avoir un bon déroulement de la séance.

La start-up française, NaturalPad, a pu montrer à travers une étude qu’au-delà de l’effet positif des jeux vidéo, celui-ci est également préféré en comparaison avec les méthodes classiques qui sont jugées par les patients d’« ennuyeuse et longue » (59%) et 100% d’entre eux affirmeraient qu’ils seraient favorables à ce type d’approche nouvelle et diverse.

Les séances deviendraient alors une stimulation plaisante et un gain de motivation bénéfique pour la prise en charge et l’amélioration des résultats.

La concentration :

Un autre effet concerne la concentration, les enfants, quand ils se concentrent sur un jeu, vont oublier pendant un moment leur handicap, selon les jeux, ils vont faire les mêmes mouvements mais sans forcément prendre cela comme un exercice « forcé » par le professionnel de santé, ce qui favorise le progrès car plus volontaire et moins médicalisé, d’autant plus qu’il est possible de jouer à la maison et de voir alors cette activité comme un loisir plutôt qu’un énième rendez-vous médical. De plus, dans les jeux, nous faisons un mouvement pour remplir une tâche, réussir une mission, en clair, nous avons un but précis donc les patients non pas de mal à répéter le mouvement dans ce cadre ludique.

  • Comment ça s’explique ?

Essayons de comprendre comment ça marche…

Le cerveau est un organe important et complexe, jusque-là tout va bien… une de ses caractéristiques est sa plasticité, c’est-à-dire sa capacité à s’adapter, remplacer et compenser ces manques (par exemple un aveugle va avoir une plus grande ouïe que les personnes voyantes : le cerveau a compensé le manque de vue par un autre sens).

Cette neuro-plasticité peut être améliorée par ce que l’on voit autour de nous, dans notre environnement même si c’est virtuel, c’est en ce sens que le jeu vidéo peut donner un petit coup de pouce à la plasticité.

Mais ils permettent aussi d’avoir un feedback, c’est-à-dire qu’on a un retour sur ce que l’on fait, on peut visualiser nos gestes qui peuvent aider nos circuits neuronaux et le fait de les répéter les renforce, ce qui veut dire que les personnes qui jouent ont tendance à être meilleurs pour l’attention, la vision et la réactivité que les non-joueurs.

  • Pour les TSA :

En ce qui concerne les troubles du spectres autistiques (TSA) il existe un jeu français : JeSTiMulE pour aider les personnes concernées à mieux reconnaitre les émotions humaines. Malheureusement l’efficacité scientifique de ce jeu n’a pas encore pu être testée. Mais il est bon de savoir que l’univers du jeu (en général) continue de se développer et arrive peu à peu à être investi dans les cadres de santé et de thérapie.

Certains TSA présentent aussi des difficultés dans le domaine social, c’est-à-dire les interactions ou en règles générales la relation à l’autre, il pourrait être pertinent d’observer les effets des jeux d’interaction à choix multiples car il s’agit de prendre des décisions qui entraineront des conséquences sur l’histoire du jeu ou sur les personnages. Il faut alors prendre en compte les affects, les sentiments des personnages en compte, se mettre à la place de l’autre pour prendre les meilleures décisions.

Source :

 

Par Joanna VICENTE, étudiante en Psychologie, stagiaire en ergothérapie.

 

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