Le syndrome dysexécutif

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Le syndrome dysexécutif

Explication du trouble, des répercussions au quotidien pour l’enfant et conseils pour l’accompagner 

Qu’est-ce que le syndrome dysexécutif ?

Pour comprendre ce syndrome, il faut d’abord définir ce que sont les fonctions exécutives qui sont les principales fonctions atteintes dans ce cas. Les fonctions exécutives sont comme des instruments de musique qui sont gérées par le chef d’orchestre de notre cerveau. Elles permettent de s’adapter à toute situation nouvelle ou imprévue et de gérer nos actes en contrôlant notre pensée, pour atteindre un objectif précis sans en perdre le fil. Elles servent donc à planifier, initier, exécuter et contrôler une tâche.

Le syndrome se manifeste quand le chef d’orchestre n’arrive pas à obtenir une cohésion de toute ces fonctions qui est nécessaire au bon fonctionnement du cerveau. 

Il peut prendre plusieurs formes, les principales sont les deux suivantes :

    • Syndrome cognitif : L’initiation de l’action, l’attention soutenue, la coordination des tâches sont impactées. C’est le raisonnement cognitif en général qui est perturbé.
    • Syndrome comportemental : il se traduit principalement par une inadaptabilité sociale, des troubles émotionnels comportementaux ainsi que des troubles du comportement alimentaire, sexuel et sphinctérien.

Quelles difficultés pour l’enfant au quotidien ?

L’intelligence et la compréhension sont présentes mais les apprentissages seront perturbés avec des difficultés à initier des tâches, à les planifier, à mettre en place des stratégies de travail, à inhiber des automatismes, à terminer la tâche.

Pour le syndrome cognitif : l’inhibition des réponses automatiques et l’atteinte de l’attention focalisée entraîne des difficultés de déduction et de génération de règles, un trouble du maintien et du shifting (ou transposition) de règles, et un déficit de génération d’informations et de stratégies.
Cela a un impact majeur sur les processus mnésiques stratégiques et de la planification et sur la résolution de problèmes.

Pa exemple, les difficultés sont particulièrement présentes lors de la résolution d’un exercice scolaire. Car celui-ci nécessite l’analyse de données, d’en faire une synthèse, puis une démarche démonstrative pour expliquer son raisonnement.

 Donc difficultés à porter son attention sur un objet précis, à faire preuve de flexibilité mentale et à initier des tâches

Pour le syndrome comportemental :  les principales conséquences sont l’apathie, l’absence de spontanéité ou désinhibition (ce sont des personnes qui apparaissent « sans filtre »), impulsivité, distractibilité, TOC, troubles obsessionnels compulsifs, utilisation automatique d’objets même s’il est demandé de ne pas le faire.

→ Donc difficultés à avoir un comportement adapté au contexte et en société

Que faire pour aider son enfant ?

  • Eliminer les distractions quand l’enfant a besoin de se concentrer et le placer dans un environnement stable
  • Être patient, tolérant et bienveillant face à la lenteur et les difficultés de compréhension de l’enfant
  • Encourager toute amélioration (même minime) observée : valoriser les points forts et des progrès
  • Donner des consignes simples et précises
  • Aider à organiser le cartable et les affaires en général
  • Faire un emploi du temps de la journée/semaine qui soit fixe
  • Instaurer des routines afin de favoriser l’autonomie de l’enfant au quotidien

Comment l’enfant peut-il être accompagné ?

Surtout par un suivi en neuropsychologie qui va favoriser le réentraînement des habiletés cognitives et comportementales, comme c’est le cas des :

  • Stratégies qui permettent d’effectuer le choix des moyens les plus appropriés pour atteindre le but attendu.
  • De la planification : qui implique de créer un plan d’action avec agencement et ordonnancement temporel 
  • Du maintien de l’attention qui permet de suivre le plan jusqu’à sa réalisation complète.
  • De la flexibilité mentale, qui est une composante nécessaire pour s’adapter au plan d’action en fonction de contingences environnementales, et qui met en évidence la capacité à rectifier une erreur.
  • Et l’inhibition qui est la capacité à résister aux interférences et à renoncer à un comportement inadapté ou automatique.

Mais aussi par un suivi en ergothérapie pour instaurer des aménagements qui répondent aux besoins de l’enfant. Cela peut passer par des aménagements matériels avec la préconisation d’aides techniques et d’aide humaine. L’ergothérapeute accompagne également l’enfant dans le suivi de sa scolarité, dans la réalisation de ses activités de la vie quotidienne, ainsi que dans le cadre de sa future orientation professionnelle. Pour cela, il utilise comme moyens les mises en situation qui  permettent  la transposition des habiletés acquises en neuropsychologie en contexte.

Certains ergothérapeutes mettent en pratique et utilisent la remédiation cognitive. Les ergothérapeutes exerçant au cabinet Pluriel sont formés à la méthode PiFAM, qui est un programme d’intervention sur les fonctions attentionnelles et métacognitives. C’est un outil ayant pour but de faciliter les apprentissages et la réussite scolaire ; ainsi que les relations avec les pairs.

Sarah RUPPLI stagiaire en ergothérapie

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